L'abbé Grégoire
Le rôle joué par l’abbé Grégoire à la Révolution française a fortement marqué les esprits, tant de son vivant qu'aujourd'hui. De nnombreux honneurs ou hommages lui sont rendus depuis plus de deux siècles.
L'abbé Grégoire a joué un rôle crucial dans la promotion des idéaux de liberté, d'égalité et de fraternité. Son œuvre et ses engagements continuent d'inspirer les défenseurs des droits humains à travers le monde.
Il est reconnu comme un pionnier des droits humains et un ardent défenseur de l'égalité et de la justice sociale. Son engagement en faveur de l'abolition de l'esclavage et de l'émancipation des minorités a eu un fort impact sur la société française. Aujourd'hui, il est célébré comme un héros de la Révolution française et un symbole de la lutte pour les droits de l'homme.
Il parle l'anglais, l'italien et l'espagnol, et dans une moindre mesure l'allemand, ce qui lui permet d'être au courant des nouveautés intellectuelles.
Un très grand nombre de villes ou communes ont donné le nom de l’abbé Grégoire soit à une rue, soit à une place. C’est le cas en Guadeloupe, à Anse-Bertrand, Capesterre-Belle-Eau, Pointe-à-Pitre ou Sainte-Anne.
L’homme
L'abbé Henri Grégoire, souvent simplement appelé l'abbé Grégoire, est une figure emblématique de la Révolution française. Né le 4 décembre 1750 en Lorraine, et mort le 28 mai 1831 à Paris, il a laissé un héritage important à travers ses engagements politiques, sociaux et culturels.
Il commence ses études avec le curé de son village qui remarque ses dispositions intellectuelles dès l'âge de cinq ans.
Il fait des études au collège jésuite de Nancy de 1763 à 1768, puis il s'oriente vers l’université jésuite de Pont-à-Mousson.
Il consacre notamment une grande partie de son temps à la poésie. En 1773, à 23 ans, il remporte le prix de l'Académie de Nancy pour son Éloge de la poésie.
Au sein de l’église
Durant ses années de formation, Henri Grégoire passe par une phase de doute sur sa foi et sa vocation religieuse, mais il revient à la foi après de profondes réflexions.
Il est ordonné prêtre le 1er avril 1775.
Après son ordination il devient vicaire à Château-Salins puis à Marimont-lès-Bénestroff Plus tard, prend la charge des paroisses d'Emberménil et de Vaucourt comme curé. Bon prédicateur et est souvent invité à prêcher dans les paroisses voisines.
Contexte historique et engagements politiques et sociaux
La Révolution française (1789-1799) a été une période de bouleversements politiques et sociaux qui a vu la fin de la monarchie absolue, la montée de la démocratie et la lutte pour les droits de l'homme. Dans ce contexte, Grégoire se distingue par ses idées progressistes et son activisme en faveur de l'égalité.
L’Assemblée constituante est dissoute le 30 septembre 1791, l'abbé Grégoire qui est inéligible(car aincien membre de la Constituante), se consacre entièrement à son office d’évêque de Blois, d’où il continue son œuvre politique.
Il est élu député du clergé aux États généraux de 1789. Il part donc pour Versailles. Son mandat va bien plus loin qu'une simple représentation de son ordre, il se considère comme ayant un ministère sacré à remplir.
Rallié au Tiers Etat, il milite pour l'abolition totale des privilèges et de l'esclavage et prône le suffrage universel et l'émancipation des Juifs.
Il est l'un des premiers membres du clergé à rejoindre le tiers état, et se joint constamment à la partie la plus démocratique de ce corps.
Il participe, avec beaucoup d'autres députés, à la rédaction de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. On lui doit le premier Article de cette déclaration : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune ».
Grégoire souhaitait également que la Déclaration fasse explicitement référence à Dieu, mais cette formulation n’est pas retenue.
En 1792, le département du Loir-et-Cher l’élit député à la Convention nationale.
Le 24 décembre 1794, devant la Convention, l'abbé Grégoire prononce un Discours sur la liberté des cultes où il demande la liberté pour les cultes et la réouverture des églises.
Le 11 septembre 1819, il est élu député de l’Isère.
Abolition de l'esclavage et défense des droits des Juifs
L'abbé Grégoire est l'un des premiers à militer pour l'abolition de l'esclavage. En tant que membre de la Société des Amis des Noirs, il plaide pour l'égalité des droits des personnes de couleur et contribue à la rédaction du décret d'abolition de l'esclavage en 1794.
Il s'engage contre le rétablissement de l'esclavage par Napoléon après son coup d'État de 1799. La restauration de l'esclavage, devenue officielle avec la loi du 20 mai 1802 ne l'empêche pas de continuer à militer pour son abolition.
L’abbé Grégoire a aussi été un fervent défenseur des droits des Juifs en France. Il a œuvré pour leur émancipation et leur a accordé la citoyenneté française, contribuant ainsi à mettre fin à des siècles de discrimination.
Promotion de l'éducation
Convaincu que l'éducation est un levier essentiel pour l'égalité des hommes, l'abbé Grégoire promeut l'instruction publique. Il soutient que l'éducation doit être accessible à tous, indépendamment de l’origine sociale.
L’abbé Grégoire a également plaidé pour la reconnaissance et la préservation des langues régionales en France.
Sa mort
Il vit ses dernières années dans la pauvreté, privé de toute pension ou retraite.
Malade, sentant la fin de sa vie proche, il demande l’assistance de l’église, mais l’archevêque lui refuse la présence d’un prêtre et toute messe funéraire à cause de ses oponions politiques.
L abbé Guillon, outre passant cette interdiction, lui délivre néanmoins l’extrême-onction.
Âgé de 81 ans, l'abbé Grégoire meurt à Paris le 28 mai 1831. Sur sa tombe, on y inscrit cet épitaphe : « Mon Dieu, faites-moi miséricorde et pardonnez à mes ennemis ».
En 1990, sous le présidence de François Mittérand, ses restes sont transférés au Panthéon.
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